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Rapport (Partie 3): Conférence sur le Volontariat et les TIC

Genève, Suisse, 7 au 8 décembre 2003
ICVolunteers.org
07 décembre 2003

Groupe de discussion: informaticiens sans frontières

Date: 8 décembre 2003, 15h00 à 15h30
Modérateur: Viola Krebs, ICVolunteers et Point de Contact pour la Famille des Volontaires du SMSI
Rapporteurs: Janet Tanburn
Orateurs:

  • Silvano de Gennero de Informaticiens sans frontières
  • Randy Schmieder de MCART 
  • Manuel Acevedo, Consultant du Programme des Volontaires des Nations Unies
  • Henri Valot, Coordinateur du PAVD (Programme d’Appui à la Décenralisation) du Programme des Volontaires des Nations Unies au Mali

Silvano de Gennero du CERN a présenté son idée d‘"Informaticiens sans frontières" (ISF). Actuellement, un des plus grands problèmes dans le monde de l’informatique est le manque de durabilité des logiciels. En effet, de nombreux cafés Internet n’ont pas les moyens de mettre à jour de façon régulière leur matériel et leurs logiciels. L’idée de M. De Gennaro est de créer une organisation qui offre un ensemble de logiciels libres destinés à équiper les ordinateurs des pays en développement. Le but de l’organisation serait d’adopter, de recommander, de développer, de distribuer et de maintenir des normes durables et abordables et des ensembles informatiques qui visent à satisfaire les besoins élémentaires en TIC dans les pays en développement.

La solution du logiciel libre présente plusieurs avantages: indépendance à l’égard des fabricants de logiciels occidentaux, réduction des coûts et une meilleure durabilité grâce au transfert de compétences et de connaissances informatiques.

Des ressources locales doivent être disponibles, évoluer avec les innovations technologiques et doivent pouvoir suivre les nouvelles tendances en matière de logiciels et de matériel informatique. De plus, les administrateurs locaux doivent parfaitement comprendre la technologie et pouvoir compter sur un service technique disponible, abordable et solide.

En termes économiques, actuellement, le coût du matériel informatique baissent alors que ceux des logiciels augmentent. Le problème de la connectivité dans les régions reculées dépasse celui des prix abordables. En outre, les coûts mondiaux des TIC ne sont pas adaptés au niveau des ressources financières locales. Ainsi, si les ressources locales ne suivent pas l’évolution des innovations en matière de matériel informatique et de logiciels, une autre fracture numérique sera créée.

Linux pourrait être la solution: ce système est utilisé pour fournir un environnement intégré gratuit ainsi que des extensions de gestion à distance qui peuvent être utilisées à partir des Etats-Unis et de l’Europe vers des installations de contrôle éloignées.

La gestion du matériel local serait encore nécessaire mais la création et la distribution du kit élémentaire ne serait pas trop chères. Par exemple, il a suffi de 12 000 dollars pour créer le Web. ISF remplirait le rôle important d’interface entre les fournisseurs et les utilisateurs.

En ce qui concerne la structure de l’organisation, il est préférable qu’elle soit indépendante car cela lui permettrait de réagir et de s’adapter beaucoup plus rapidement que les Nations Unies par exemple. En effet, les scientifiques capables de fournir la technologie ne sont pas nécessairement des experts en communication et ne connaissent pas les problèmes sur le terrain. ISF aurait une expertise à la fois en technologie et en besoins de développement et garantirait un accès indépendant à Internet. Le CERN (Centre européen pour la recherche nucléaire), où le Web a été inventé et où de nombreux informaticiens travaillent, présente déjà un grand intérêt. En effet, il serait possible d’y produire un système libre conventionnel en très peu de temps.

Pour le développement de logiciels, la standardisation est très importante: idéalement, il devrait y avoir une seule solution applicable à tous les domaines au niveau local et traduisible en plusieurs langues locales.

Les coûts principaux résident dans l’entretien qui devra être assuré une fois que le kit de départ est distribué puisqu’il faudra mettre à jour le matériel informatique et les logiciels.

Randy Schmieder de MCART Design a parlé de son expérience avec les rapporteurs volontaires qui devaient produire des déclarations finales sous forme de rapport ou de CD-ROM. Il a expliqué que les problèmes principaux n’étaient pas d’ordre technologique mais humain. Par exemple, la nécessité d’avoir du personnel qualifié; la difficulté d’obtenir les rapports des rapporteurs et le fait de déléguer des tâches. Il existe déjà des solutions de logiciels dans le domaine. De plus, le secrétariat local était formé pour utiliser des rapporteurs volontaires et pouvait entrer directement l’information dans des logiciels libres. Les logiciels libres ont un énorme potentiel et il existe déjà des solutions mais l’élément humain est le plus problématique.

Manuel Acevedo, Consultant pour le Programme des Volontaires des Nations Unies, a expliqué que le logiciel est un outil relié au savoir de génération et que plus il était accessible, mieux cela était. ISF pourrait aider à créer des applications sur mesure pour des groupes en particulier. D’ailleurs, le site de l’UNESCO contient déjà de nombreuses applications de ce type. Les gens savent très peu de choses sur les logiciels libres. Pourtant, les besoins et les moyens à combiner pour satisfaire cette demande sont déjà là, mais des moyens financiers sont nécessaires pour évaluer le niveau de cette dernière. De nombreux volontaires s’inscrivent en ligne et une grande partie du potentiel volontaire n’est pas utilisé.

Henri Valot, Coordinateur de PAVD (Programme d’Appui à la Décentralisation) du Programme pour les Volontaires des Nations Unies au Mali a souligné qu’une intervention d’ISF serait très utile à Mopti, une autre région désertique du Mali au Sud de Tombouctou. Il s’agit aussi d’une région touristique (connue sous le nom de la Venise du Mali) qui cherche à opérer une certaine décentralisation. Ainsi, il serait efficace d’avoir un réseau entre l’assemblée régionale et les régions locales. Pour ce faire, il est nécessaire d’installer des lignes téléphoniques et des radios, ce qui ne coûterait pas très cher, environ 180 000 dollars y compris la formation et la conduite du projet. La difficulté est de savoir quel système et logiciel installer pour assurer la plus grande flexibilité.


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