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Rapport national du Mali (Partie 3): Volontariat, Jeunesse et Société de l'Information

Rapport préparé pour la Famille des Volontaires du Sommet Mondial sur la Société de l'Information
Mohamed El Moctar Mahamar, ICVolontaires-Mali
20 August 2005
Contents
  • 7. Mobilisation des ressources pour le volontariat et une jeunesse plus active
  • 8. Conclusion

7. Mobilisation des ressources pour le volontariat et une jeunesse plus active

7.1 Concept: En vue du développement des compétences et de la promotion de l'entreprenariat

Toutes les études menées sur l’éducation, les TIC et l’emploi au Mali se résument respectivement aux conclusions suivantes : le dispositif de l’enseignement n’est plus adapté au contexte du développement économique actuel, la vétusté de l’infrastructure des TIC et l’offre d’emploi ne répond plus à la demande d’emploi. Mais comment faire en sorte que ces déficits constatés se transforment en avantages. Les NTIC nous offrent les meilleurs moyens d’atteindre ces objectifs du millénaire.
Développer les compétences des acteurs est une nécessité absolue pour un développement durable. Il s’agit de réadapter l’offre d’emploi existant à travers la formation continue, le volontariat et l’apprentissage par la pratique. Ceci est d’autant plus important que le gouvernement du Mali a basé sa politique nationale de l’emploi des jeunes sur le volontariat pour renforcer les capacités des acteurs. Il s’agit d’orienter la jeunesse vers des privés déjà avertis avec un plan de développement des compétences et de faciliter l’accès aux équipements adéquats pour atteindre ces objectifs.

Le Mali est un pays en voie de développement qui rentre timidement dans l’air des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il est clair qu’en ce début de XXIème siècle ou la société industrielle cède peu à peu le pas à la société de l’information, toute activité humaine qui rentre dans le cadre de la mobilité de l’information et du développement des compétences occupe une place de choix dans la politique de tout Etat.

De la société traditionnelle manding à la société moderne d’aujourd’hui, l’information a évoluée de plus en plus vite et dévient le moteur de tout le processus de développement. Dans le Mali d’avant ou le griot (maître de la parole) est en même temps l’ordinateur, l’écrivain, le journaliste et les médias d’aujourd’hui, laisse la place à la société moderne de savoirs partagés. La société de l’information de cette période correspondait parfaitement au niveau de développement et d’accroissement de la population. De 1960 à 2004 la population du Mali à été multipliée par (3), nous admettons à cet effet que la technique du griot qui consistait à ce déplacer de ville en ville pour transmettre un message dévient obsolète. Compte tenu de l’énorme progrès technique et de la maîtrise de ces acquits, la société moderne dévient une société ou l’information est le centre sinon le moteur de toutes nos décisions.

Pour illustrer cet aspect de l’information par un exemple : « Le paysan de Tombouctou qui obtint des informations en temps réel sur la qualité de la semence, des évolutions météorologiques et la fertilité du sol ……. Finit par faire une récolte meilleure que celui qui ne maîtrise aucune de ces informations. »

Adapter les TIC au contexte malien est une problématique que le gouvernement de la république du Mali tente de résoudre à travers des projets nationaux (connexion des 703 communes, intranet de l’administration). Ces projets sont révélateurs mais rencontrent des difficultés qui peuvent se traduire par le postulat suivant :
Comment intéressé au TIC le paysan d’une commune de Tombouctou en proie à la désertification, à l’insécurité alimentaire, au manque d’eau potable ?

Notre Pays dans sa politique de développement des NTIC a entamé depuis quelques années une politique de vulgarisation et de développement des compétences tant dans l’administration que dans le secteur privé. L’initiative e gouvernance lancée par le gouvernement en partenariat avec des organisations internationales (ICV par exemple dans le projet cyber volontaire) a pour but d’aider les populations locales à développer leur compétences en NTIC. Ces compétences permettront de dynamiser et d’améliorer le cadastre et les registres des populations de campane. C’est dans cette même perspective qu’ICV a envoyé des cybers volontaires au Mali pour aider l’AMM dans le cadre du renforcement des capacités et d’appuyer techniquement cette association. Ceci profite non seulement aux populations mais aussi au volontaire qui bénéficie d’une expérience de terrain.

Le Mali a ainsi abrité des rencontres de la plus haute importance sur les TIC et a fait montre de réelle motivation pour faire des de ces technologie un moyen de développer les compétence et même de lutter contre la pauvreté.

Aller d’une commune à une autre pour passer un coût de fil est donc une perte de temps, d’argent et d’effort physique qui pourrait servir à d’autres fins encore plus importantes. Les NTIC révolutionnent :

  • nos moyens de communication classiques à travers les messageries instantanées, l’IP, la vidéo conférence, le forum sur Internet etc ;
  • nos habitudes d’apprentissage à travers le e learning, la bibliothèque sur Internet, les études par correspondance;
  • nos moyens de transaction à travers le commerce électronique ;
  • nos moyens thérapeutiques à travers le la télé médicine ;
  • nos transactions financières à travers le e banking ;

et bien d’autres ;

La société mondiale de l’information évolue à une vitesse telle que les perspectives économique, commerciale et professionnelle se multiplient et laissent ouvrir de nouveaux marchés. La concurrence qui s’installe créée des bouleversements annonciateurs du creusé du fossé numérique et qui rappel à la révolution industrielle du XXème siècle dont les conséquences expliquent le retard des pays en développement.

C’est à cet effet que la société de l’information s’est donnée comme objectif la réduction du fossé numérique entre les pays. Cette initiative doit se traduire par des actions concrètes et rapides dans les pays envoie de développement qui sont les plus indiqués à subir de façon négative les méfaits de la société capitaliste.

7.2 Etat des lieux :

Le renforcement des capacités des ressources humaines est d’une importance capitale dans la programmation et l’exécution des activités de développement économique en général et du développement des TIC en particulier. Ainsi le volontariat doit donner aux acteurs les outils indispensables pour permettre d’analyser leur situation, de décider et de mettre en oeuvre les évolutions qu’ils jugent nécessaires face aux enjeux techniques, économiques et socio professionnels déterminés par la croissance démographique, le fossé numérique, la rigidité du secteur privé et les défaillances du système éducatifs issue de cette situation. Ces enjeux sont :

7.2.1 L’évolution de la population

Les phénomènes de transition démographiques et d’urbanisation, résultats directs des bouleversements induits par la première révolution industrielle dans l’économie et la santé publique, allaient atteindre tardivement les pays de l’Afrique subsaharienne. Eu égard à l’évolution actuelle de la population de cette zone, les effets quantitatifs de ces deux phénomènes s’y feront sentir jusqu’en 2050, date ou les effectifs originels se seront multipliés par une valeur égale ou supérieure à 10 et seront urbanisés à plus de 60%.

Dans le cas spécifique du Mali, la population totale, estimée à plus de 2 500 000 en 1930, avait atteint 9 810 912 en 1998 soit un quadruplement en en 60 ans. Selon toute vraisemblance elle devrait atteindre 19 million en 2 020 (soit x 7,6) et, quoique plus hypothétique à cette échéance, 35 ou 46 millions, selon les sources, en 2050 (soit x 14 ou 18,4).

Restée faible jusqu'à ce jour (2,3% en 1930, 5,5% en 1960 et 27% en 1998), l’urbanisation connaît une certaine accélération sans toute fois provoquer une diminution de la population rurale. Au rythme des 10 dernières années le seuil de 50% devrait être atteint en 2030. Toutefois ce seuil symbolique pourrait être franchit avant 2020.

Cette double transformation, génère de nombreuses conséquences de toute nature dans tous les secteurs notamment : Educatif, emploi et auto emploi et privé.

7.2.2 L’analphabétisme un handicap majeur

Avec une population particulièrement jeune, l’Afrique subsaharienne (46% de la population a moins de 14 ans) connais des grandes difficultés pour assurer l’alphabétisation totale des nouvelles générations et garantir le plein emploi/auto emploi des populations d’ages actifs. Il en résulte dans la majorité des pays des populations à fort taux d’analphabétisme et un chômage chronique générant une sous utilisation croissante du capital humain.

Dans le cas spécifique Mali, avec un age moyen de 16,3 ans en 2000 ces questions sont particulièrement épineuses. Après une longue période de stagnation le taux net de scolarisation est actuellement forte progression dans le cadre du programme « Education pour tous », la moyenne nationale a atteint 39,9% en 1997 -- 98 pour 20% en 1988 -- 89.

Liée au passé l’analphabétisme touche aujourd’hui 81% de la population des plus de 15 ans (73% des hommes et 88% de femmes). Cette situation représente un handicap majeur au développement du pays et notamment de son secteur privé. L’Etat malien a pris conscience de cette situation et s’est engagé dans un important effort de développement de son appareil éducatif. Si les performances au niveau des jeunes générations sont remarquables et laissent espérer les perspectives d’une population totalement alphabétisée à l’horizon 15-20 ans, il n’en va pas de même pour les adultes. Le secteur privé est particulièrement atteint par cette situation qui bloque sérieusement les perspectives de son évolution.

Toutes les études dans le domaine de l’éducation ont montré qu’en deçà d’un certain niveau d’analphabétisation, les processus de développement connaissaient un phénomène de seuil lié aux difficultés de perception se complexifiant et où les médias, sous toutes les formes, jouent un rôle croissant notamment dans le cadre de la mobilisation des échanges.

Face au constat, l’Etat doit prendre des décisions pour remédier à cette situation qui ne relève pas secteur privé « stricto sensu ». En matière de développement du capital humain national, les ministères relevant de ce secteur ne peuvent, institutionnellement, que travailler en aval avec des ministères chargés de l’éducation et de l’emploi de la population malienne. Ils peuvent par contre faire valoir l’handicap que représente cette situation pour les sous secteurs dont ils ont la charge et les appuyer pour améliorer rapidement cette situation.

7.2.3 Contexte et infrastructures des TIC

La situation actuelle se caractérise par l’absence d’une politique nationale en matière de développement et l’utilisation rationnelle des TIC dans notre pays.

Il manque un cadre structuré de concertation, et une plate forme neutre d’harmonisation et d’arbitrage.

Une mise en cohérence des initiatives multiples qui existent sur le terrain et la synergie nécessaire à établir pour que tous les acteurs puissent contribuer au développement du secteur sont actuellement indispensables.

• Cadre Juridique et réglementaire des TIC :

Le gouvernement du Mali a adopté la déclaration de politique sectorielle de la télécommunication du 28 juin 2000 qui définit les orientations, les enjeux et les bénéfices attendus de la réforme du secteur.

L’ordonnance n° 99-043 / P --RM du 30 septembre 1999, ses décrets et arrêtés d’application régissent les télécommunications en république du Mali.

Ces textes créent un environnement favorable au développement des télécommunications. Toutefois le dispositif mise en place ne couvre pas Internet et les TIC en pleine expansion, tant au niveau de l’établissement, de l’exploitation des réseaux que celui des services offerts aux consommateurs. A titre d’illustration on peut citer le manque de réglementation relative à la gouvernance de l’Internet, la fourniture de l’exploitation de la voix sur IP, la responsabilité des intermédiaires techniques dont notamment les fournisseurs d’accès de contenu et d’hébergement à l’Internet. A cela il faut ajouter le vide juridique en ce qui concerne la protection de la vie privée et des données personnelles, les questions relatives à la cryptographie et au respect de la propriété intellectuelle. Dans le domaine de la régulation ces textes ne prennent pas en compte les contraintes liées aux évolutions technologiques.

La mission de l’informatique et des novelles technologie de l’information créée par le décret n° 00 - 615 / P - RM du 13-12 2000 exprime la volonté et l’engagement du gouvernement de faire des TIC un levier de développement économique, social et culturel. Son rôle sera renforcé avec son érection en structure pérenne (Agence des Technologies de l’Information et de la Télécommunication).

• Infrastructures des TIC

Le plan directeur des télécommunications adopté en mai 1992 par le gouvernement malien détermine jusqu'en 2012 les principaux objectifs du pays, à savoir le désenclavement intérieur et extérieur, la satisfaction de la demande dans les villes et localités les plus importantes et l'amélioration de la qualité des services offerts aux usagers.

La décision d'ouvrir le secteur des télécommunications aux opérateurs privés a été prise en décembre 1997 et devrait s'accompagner en 2005 de l'ouverture du capital de l'opérateur public, la SOTELMA.

En effet, dans le cadre des politiques d'ajustement structurel soutenues par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, l'ouverture du secteur à la concurrence et l'attribution de licences de cellulaires constituent des conditions d'octroi des prêts par ces organismes.

Par ailleurs, l'amélioration de la couverture du réseau et de son efficacité figure parmi les priorités du gouvernement malien.

Les infrastructures actuelles mises en place pour répondre à la demande du marché en matière de technologie de l'information et de la communication ont été essentiellement construites grâce à des investissements de la SOTELMA, d'IKATEL et des fournisseurs d'accès à Internet.

La reforme du secteur des télécommunications a produit des progrès notables en matière de télé densité, même si celle si reste encore faible soit 3,94 lignes pour 100 habitants en zones urbaines et 0,07 lignes pour 100 habitants en zone rurale. Le taux d'accès au service télécom a été amélioré ce qui a permis au Mali de se hisser à la 8ème place au sein de la CEDEAO abandonnant ainsi son rang de 12ème sur 15 précédemment et de passer de la 41ème à la 28ème sur le plan africain.

La capacité totale de la bande passante du Mali à Internet est à la date du 24 août 204 de 19 Mo avec respectivement 6 Mo pour la SOTELMA et 13 Mo pour IKATEL. Il existe sur le territoire une vingtaine de fournisseurs d'accès à Internet et un plus d'une cinquantaine de cybers dont la plus que la moitié se trouve à Bamako.

Sur le plan de l'électricité le taux de couverture est moins de 13% ce qui constitue un lourd handicap au développement des TIC.

En décembre 2003 le nombre d'ordinateurs au Mali était environ 14 000 soit 1 ordinateur pour 1 000 habitants.

Le secteur privé à été à la pointe du développement des TIC au Mali. Mais les privés maliens restent fortement handicapés par un manque de cadre incitatif que l'Etat doit promouvoir pour leur permettre de s'épanouir totalement.

L'essentiel des terminaux est importé et il n'existe aucunes industrie locale d'assemblage et de maintenance.

7.2.4 Dynamique des entreprises et développement des TIC

En matière de ressources humaines, il y a un besoin crucial de compétences dans tous les domaines des TIC. Les nouveaux métiers nés de la bulles d'Internet n'ont pas encore fait leur pleine entée au Mali. Le pays manque de web masters de haut niveau de designers qualifié, d'ingénieur réseau et systèmes, de cabinet d'audit et d'avocature spécialisée dans le domaine des TIC, d'avocat et magistrat spécialisés dans les questions de cyber criminalité et de cyber tourisme. Les autorités de la gendarmeries, de la police technique et scientifique n'ont pas encore pris la mesure de la virtualité des crimes et des délits et ne sont nullement outillés pour des investigations dans le cyber espace.

Les questions liées aux systèmes bio-métriques restent largement inconnues.

Les banques de la place ne proposent pas encore des prestations e-banking au public. Le décollage du commerce électronique reste fortement handicapé par un manque de présence des grandes sociétés de cartes de crédit connues mondialement.

L'Etat ne s'est pas encore prononcé sur l'usage des logiciels libres dans l'administration. Il n'y a aucune stratégie nationale de renforcement des capacités de formation des cadres dans les domaines des TIC: Absence totale de filières TIC à l'université et dans les grandes écoles. Le projet de création d'une filière de formation d'ingénieurs en informatique et télécommunication à l'école nationale d'ingénieurs de Bamako n'a pas encore vu le jour.

Un secteur privé dynamique mais embryonnaire essaie de répondre à la demande créant une Kyrielle d'écoles informatiques qui sont surtout actives dans la bureautique et l'informatique de gestion. Le domaine de la recherche et développement sur le TIC est quasi inexistant.

7.2.4.1 Développement des compétences et volontariat

Malgré le taux élevé de diplômés au chômage le besoin de renforcer les capacités se fait de plus en plus sentir tant sur le plan des ressources humaines que matérielles.

Le volontariat en tant qu’acte social est peu connu du public malien en général et des jeunes en particulier. C’est un phénomène social par lequel les jeunes peuvent développer leur compétence et en même temps faire partager leur savoir-faire avec ceux qui ont le plus besoin.

Le volontariat s’intéresse particulièrement à la cohorte de jeunes sortant d’écoles supérieures sans expériences et souvent mal préparé à la vie professionnelle. Il se base sur le postulat suivant : Développer les compétences, faire participer les jeunes aux instances de décision afin de mieux contribuer au développement humain et de bénéficier des avantages d’une société de savoirs partagés.

Le Mali a l’avantage de faire partir des premiers pays africains à reconnaître et à se servir du volontariat pour atteindre des objectifs très divers. A titre d’exemple :

- les volontaires maliens comptent pour beaucoup dans la campagne nationale de lutte contre la poliomyélite qui était un vrai fléau social. L’opération « porte à porte » à donner des résultats au-delà de toute attente ;

- les volontaires du PNUD participent au développement des compétences en appuyant les collectivités locales dans leur processus de développement ;

- les cybers volontaires d’ICV qui participent au développement des compétences des ressources humaines et au renforcement des capacités techniques des municipalités du Mali afin d’améliorer les registres d’état civil et les cadastres des populations de campagnes. Et les volontaires de conférences de cette même association participent à des conférences internationales et ont leur mot à dire dans les instances de décisions.

- En fin le programme de 2000 volontaires placés dans l’administration publique pour non seulement contribuer à combler le déficit de personnel mais aussi renforcé leur compétence.

En dehors de ces organisations internationales et Etatiques, le secteur privé utilise des volontaires dans plusieurs domaines. Il s’agit des :

- Agences de communications qui ont pour tâche principale l’accueil et orientation pour la plus part. Elles recrutent en grande partie des étudiants et jeunes diplômés qui sont recensés au préalable et interviennent selon des événements ponctuels ou des contrats que l’agence parvient à saisir. Les ressources de ses agences ne les permettent pas de former ou de recruter (avec un contrat dans le vrai sens termes) et ne peuvent donc pas assurer une conférence.

- Les agences d’interprétariat et de traduction sont peu connues et males structurées font la plus part de leurs activités dans l’informel.

Le dispositif actuel de l’enseignement du Mali offre une formation qui ne répond plus à la demande de formation générée par l’évolution rapide des TIC et les exigences du secteur privé. Malgré cet état de fait une forte cohorte de jeunes peuvent être orienter vers le volontariat en vue de développer leurs compétences.

Dans l’état actuel du Mali, le volontariat s’offre comme une opportunité pour les jeunes qui ont en vue de se faire valoir et de participer pleinement au processus de développement de notre pays.

7.2.4.2 Les Grands Chantiers des TIC

Pour essayer de résorber son fossé numérique, le Mali en collaboration avec ses partenaires au développement tente en ce moment plusieurs applications sectorielles pour relever le défi et conforter ainsi son plaidoyer politique en faveur du développement des nouvelles technologies. Même si certaines sont en cours de mise en oeuvre, il faut dire que la plus part de ces initiatives sont encore à l’état de projet. Il s’agit notamment de :

7.2.4.2.1 L’Education : Plusieurs projets mis en place ou en cours et les plus en vue sont : l’intranet de l’université de Bamako, le campus numérique francophone de Bamako et le projet Internet à l’école.

7.2.4.2.2 La Santé : Dans le domaine de la santé plusieurs projets d’utilisation des technologies de l’information et de la communication ont été initié : le centre pilote de recherche et de formation sur le paludisme et la télé médicine à travers le réseau « Keneya Blown » et le projet de Dimbal pour la télé enseignement.

7.2.4.2.3 Le Développement rural : L’intranet du cabinet du Ministère de l’Agriculture mis en place. Réalisé en 2001, cet intranet a permis de relier en réseau l’ensemble des ordinateurs du département de l’Agriculture.

7.2.4.2.4 Gouvernance : Le gouvernement malien en collaboration avec ces partenaires à initier le projet de connexion des 703 communes du Mali dont la première phase à commencé avec la connexion des communes urbaines et le projet e gouvernance.

7.2.4.2.5 Commerce, Economie et finance : Plusieurs projets ont été initiés dans le cadre du développement commerce. C’est projets vont du portail électronique pour le commerce, aux systèmes de gestion informatisée des opportunités d’affaires à la création du centre d’information commerciale.

7.2.4.2.6 Economie et Fiance : Les initiatives actuelles en matière des TIC sont axées sur la mise en place d’une infrastructure de communication fiable, sécurisée, disponible et évolutive à travers le câblage informatique des services, l’interconnexion des réseaux distants, la mise en place d’une messagerie Intranet, et des études relatives à la réalisation d’un site web.

7.2.4.2.7 Genre : Le Ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a dans son organigramme une structure dénommée Centre National de Documentation et d’Information sur la femme et l’Enfant.

7.2.4.2.8 Société Civile : La société civile malienne dans le domaine des TIC est très active à travers des associations comme ISOC-MALI, AMULL, KENEYA BLOWN, E-NET, ADEVIM, TOGUNET, YOUTH and ICTs, SCOOL NET. Ces associations ont besoin d’appui de la part des autorités en place et des partenaires financiers. Car ces associations doivent forcement émerger pour ne pas créer des situations dislocation sociales.

7.3 Synergie du triptyque :

Les stratégies nationales de développement de l’éducation et des TIC au Mali ont en commun plusieurs contraintes qui font que toute politique adoptée sans tenir compte de ces aspects, devient obsolète. Ces contraintes sont :

  • La pauvreté de la population : Aujourd’hui 2/3 des maliens vivent avec moins d’un dollar par jour et l’évolution de la pauvreté est croissante, divergente selon le milieu urbain ou rural créant ainsi des effets tels que l'émigration, l’abandon de certains métiers et l’appauvrissement des campagnes etc.
  • TIC et alphabétisation : Les TIC deviennent de plus en plus un moyen incontournable pour le développement du système éducatif en général et de l'enseignement en langue vernaculaire en particulier. Elles nous offrent l'opportunité unique d'adapter les contenus des logiciels à notre environnement social et de pouvoir l'adapter aux besoins réels de nos populations.
  • Le secteur informel : C'est le secteur le plus imprévisible de l'économie et qui a un effet conséquent sur toutes les grandeurs macroéconomiques d'un pays. Il pèse plus de 60 % dans l'économie malienne et 2/3 de la population sont concernés directement ou indirectement. Cette charge économique et sociale est un manque à gagné pour l'Etat et influe par conséquent sur la redistribution des revenus.
  • Les inégalités sociales : Comme toute économie capitaliste basée sur la richesse du profit individuel et maximum ! Les inégalités sociales ont de grandes conséquences sur le développement humain de nos populations.
  • La rigidité des Prix et des taxes : La caractéristique principale du marché des produits de consommation est la rigidité des prix pour le quel le consommateur paye un lourd tribu.
  • L’insécurité alimentaire : Pays sahélo saharien et de surcroît continental; La population est en proie à l'insécurité alimentaire car l'autosuffisance alimentaire est loin d'être assurer par la production actuelle. Ceci influe sur le niveau de vie et donc sur l'éducation de la population.
  • Mauvaise redistribution des revenus : La redistribution des revenus pose le problème de choix de l’allocation des fonds dans la demande sociale. Les fonds sont répartis par ordre de priorité. Cette redistribution ne répond le plus souvent pas à la demande des populations. Par exemple le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté qui ne prend pas en charge l'enseignement supérieur est une entrave au bon fonctionnement de la politique de développement de l’éducation nationale.

Chaque politique adoptée, doit tenir compte des aspects précités qui peuvent constituer un handicap majeur pour l'atteinte des objectifs attendus. C'est ainsi que développé ce triptyque revient à prendre en compte les défaillances du dispositif actuel de développement notre Etat.

7.4 Recommandations :

Le gouvernement de la République du Mali à travers les structures comme l'Agence pour la Promotion de l'Emploi des Jeunes (APEJ, l'Agence Nationale pour l'Emploi (ANPE) et le Fonds d'Appui à la Formation Professionnelle (FAFPA), abat des efforts considérables en mobilisant des ressources et en développant les compétences surtout des Jeunes.

Malgré ces efforts, les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes de nos populations compte tenu des réalités du terrain :

  • Une économie de consommation et à capacité de production faible avec un tissu industriel très faible;
  • Une formation initiale conçue pour les cadres de l'Etat et qui n'est plus adaptée aux exigences de la demande actuelle du marché de l’emploi;
  • Une société civile pas toujours organiser mais limitée considérablement par les ressources financières et matérielles ;
  • Et un marché d'emploi informel très élevé, 70% selon les études de l'ANPE.

La promotion du volontariat en tant qu'outil du développement s'impose comme solution qui permettra de capter la cohorte de jeunes diplômés sans expériences. Ces jeunes peuvent à travers le volontariat partager leurs savoirs avec ceux (population non alphabétisée) qui ont le plus besoin et de bénéficier en même temps d'une expérience de terrain.

Les projets des jeunes basés sur les NTIC doivent bénéficier des opportunités de financement car n'ont pas toujours les moyens de garantir les emprunts à la banque ou même d'avoir l'expertise nécessaire pour créer une entreprise.

L'Etat s'est engagé certes, pour développer les compétences des jeunes dans la culture et création d'entreprise mais beaucoup reste à faire pour créer une vraie dynamique d'entrepreneriat et une formation gagnante.

Le renforcement des liens entre les entreprises privées et les différentes écoles supérieures et professionnelles pour créer un leadership et une dynamique de développement des compétences, et de suivi des talents et carrières est nécessaire.

Des efforts doivent être faits pour faciliter la promotion et l'accès des jeunes aux nouvelles technologies, pas à travers des événements ponctuels (fête de l'Internet ou e festival) mais à travers des vrais projets de promotions des TICs et de développement des compétences.

Le projet de connexion des écoles et universités doivent être revues dans leurs formes et exécutions. Car l'objectif ne doit pas être d'installer une vingtaine d'ordinateurs pour 4 à 10 000 étudiants. Il s'agit de faire des grands centres surtout pour les universités avec une base de donnée conséquente et utilisable par les étudiants et de créer autour de ces ordinateurs toutes les ressources nécessaires pour une gestion rationnelle et efficiente.

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