Déclaration commune des Volontaires des Nations Unies et de la Famille des Volontaires du Bureau International de la Société Civile

18 juillet 2003 -- Madame la Présidente, éminents membres des Délégations Gouvernementales, chers collègues du groupe des Observateurs, Mesdames et Messieurs,

Au nom des Volontaires des Nations Unies et de la Famille des Volontaires du Bureau de la Société Civile, je vous remercie de me permettre de faire une courte déclaration à cette réunion intersessionnnelle.

Nous n’évoquerons pas ce matin les suggestions apportées sur le rôle du volontariat dans la Déclaration de Principes et dans le Plan d’Action, puisqu’elles sont à votre disposition dans les documents officiels du site Internet du SMSI.

En effet, nous aimerions plutôt nous concentrer sur les raisons pour lesquelles, selon nous, le volontariat et l’action volontaire devraient être considérés en priorité :

Tout d’abord, parce que sans le volontariat nous ne disposerions pas des éléments essentiels de la Société de l’Information telle que nous la connaissons. L’action volontaire a en effet joué un rôle essentiel dans le développement du système UNIX, des protocoles Internet et d’Internet en général, pour ne citer que des exemples techniques. Ceci constitue une contribution significative qui doit être reconnue. Et il est probable que l’action volontaire continue de guider certaines applications sociales des TIC, façonnant ainsi davantage la Société de l’Information.

Deuxièmement, parce que les besoins en capacité d’utilisation des TIC pour le développement sont considérables, de la culture technologique de base aux applications pour l’éducation, la technologie, la santé, la communauté, l’économie, et, en somme, pour tous les aspects liés au développement. En effet, le volontariat détient un créneau spécial relatif au renforcement des capacités, tant en vue du développement humain que dans la création du capital humain. Le nombre de personnes désireuses et capables de coopérer étant important, nous avons la conviction que l’action volontaire est nécessaire pour permettre d’apporter une réponse à ces besoins en capacité. Les volontaires facilitent en effet l’accès tant à l’information qu’à la production du contenu local. Ils forment les personnes et les aident à utiliser des TIC spécifiques correspondant aux processus particuliers de leurs développement, notamment au niveau communautaire. En outre, les volontaires contribuent à une prise de conscience des possibilités offertes par ces technologies, en offrant aux utilisateurs locaux des opportunités de travail de proximité dans des télécentres communautaires. Dans l’ensemble, nous croyons que l’action volontaire est très certainement indispensable pour véritablement intégrer les TIC au processus de développement. En fait, ce matin, lors de la réunion entre les Bureaux des Gouvernements et de la Société Civile, des appels spécifiques ont été formulés par les gouvernements pour définir un mécanisme lié à l’action multipartenaires visant au renforcement des capacités.

Troisièmement, parce que la Société de l’Information peut changer la façon dont les gens se portent volontaires. Ainsi, par exemple, le Volontariat en Ligne constitue, par le biais d’Internet, un nouveau type de collaboration entre différents continents ou au sein d’une même ville. Ceci augmente de manière significative le nombre de personnes en mesure de contribuer, par leur savoir et en donnant de leur temps, au développement.

Quatrièmement, parce que des centaines de millions de personnes dans le monde se portent volontaires, souvent par le biais de la société civile mais également de sociétés, d’écoles, de syndicats, de communautés religieuses, ou bien sans l’intermédiaire de groupes organisés ou formels (tels que dans les voisinages et les villages). En conséquence, nous aimerions chasser du concept de volontariat toute notion de nouveau secteur social, car le volontariat est tout simplement une expression de l’action civique, extrêmement importante, dont la contribution à la cohésion sociale est considérable. Tout montre que ce sera toujours le cas dans la Société de l’Information.

Cinquièmement, la communauté internationale reconnaît largement la valeur du volontariat en faveur du développement. Ainsi, par exemple, l’Assemblée Générale a voté la Résolution A/57/L.8 en octobre 2002 après le succès de l’Année Internationale des Volontaires 2001. Cette résolution a reconnu la contribution fort utile du volontariat pour le développement économique et social, de ses bienfaits pour la société en général, et que celui-ci constitue un élément important de toute stratégie visant à la réduction de la pauvreté et au développement durable. Elle a aussi reconnu qu’il contribuera, notamment au niveau communautaire, à l’atteinte des objectifs liés au développement et à ceux fixés dans la Déclaration du Millénium, ainsi que dans les principales conférences, sommets (y compris celui-ci), sessions spéciales et réunions de suivi des Nations Unies.

Enfin, et cela est peut-être le point le plus important, les volontaires incarnent une valeur qu’à commencer par moi, nous souhaiterions voir incluse dans notre vision commune de la Société de l’Information. Cette valeur, c’est la solidarité, etce sontles volontaires qui en sont les acteurs dans le monde entier, au Nord comme au Sud, rendant la Société de l’Information plus équitable et plus inclusive. Voilà une raison essentielle d’inclure la valeur du volontariat et de l’action volontaire, et d’en faire usage tant lors de vos délibérations que dans les documents principaux en vue de ce Sommet.

Je vous remercie de votre attention et de votre considération.